On the road
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La partie des PVs est en reconstruction alors ne vous étonnez pas si tout n'est pas parfait. Si vous avez un doute, n'hésitez pas à nous poser la question ! Changement de version =] Merci d'patienter, il est 01h14 et j'en ai ma claque de changer le css alors je vais dormir je reprends demain xD Merci d'patienter

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Pas d’arme. Pas de haine. Pas de violence.

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Zéphyr O. Mitchell
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MessageSujet: Pas d’arme. Pas de haine. Pas de violence. Pas d’arme. Pas de haine. Pas de violence. EmptyDim 18 Avr - 0:59

Une fine pluie délavait le paysage, distordant la ligne brumeuse de l’horizon. Je marchais impunément dans les ruelles de l’hyper-centre où les gens pressaient le pas dans l’espoir d’esquiver ainsi les fines gouttelettes. Les parapluies aux couleurs diverses et variés se cognaient, s’évitaient, se frôlaient puis disparaissaient dans la masse mouvante. Pour ma part je restais tête nue, n’ayant jamais jugé nécessaire d’entretenir une coiffure convenable. L’eau s’infiltrait lentement dans mes vêtements, m’offrant le doux plaisir de quelque chose de glacial roulant sur ma peau. Mes cheveux qui semblaient s’être livrés bataille, gouttaient eux-aussi de temps à autres ; ou bien l’eau ruisselait sur mon visage fermé de toutes expressions. Depuis déjà plus d’une dizaine de minutes deux hommes dans la rue me suivaient, même s’ils prenaient garde à tenir des distances de sécurité. Leurs reflets tremblotant se dessinaient dans les vitrines des magasins tous plus touristiques les uns que les autres, trahissant mes deux compères que je traînais dans mes folies. On me dit parfois parano mais personne d’autre que moi ne peut tourner trois fois à gauche puis six fois à droite pour se retrouver dans un square désert qui ne mènent qu’à des immeubles agglutinés les uns aux autres ou bien à une voie privée, véritable impasse.
Malgré cette traque digne des chasseurs alpins qui galopent dans les forêts après le loup, je restais impassible et mon rythme cardiaque gardait cette fréquence lente et sourde dans ma poitrine. Je glissai mes mains dans mes poches à la recherche d’une cigarette et d’un briquet. De toute évidence il fallait qu’ils me tombent dessus un jour où j’étais des plus démunis. Pas d’armes à feu. Pas d’armes blanches et pas la moindre dose de rage et de rancœur à évacuer. La flamme vacilla, dansante dans le vent et je dus mettre ma main en coupe pour lui procurer un refuge dans l’unique but de parvenir à allumer la cigarette.
Pas d’arme. Pas de haine. Pas de violence.
Du coin de l’œil je fis mine d’observer les jeux pour enfants qui décoraient le parc mais ce n’était qu’une façon dérivée de pouvoir mieux guetter les faits et gestes des deux types qui m’avaient pris en chasse. Qui. Qui pouvait m’envoyer deux sbires. Uniquement deux. Armé, il faut plus de deux hommes pour avoir ma peau. J’ai comme on dit la gâchette trop facile et pas le moindre sentiment de pitié. Jeune ou vieux, femme ou homme, gamin ou adolescent je tue quiconque tente de porter atteinte à ma vie et pour cause, cela fonctionne à merveille. La vengeance est à méditer avec moi, et d’autant lus à préparer méticuleusement et pas en se jeter vulgairement à ma gorge dans la précipitation. Non. L’erreur est trop vite venue et l’erreur coûte la vie, comme l’affront.
Je n’avais que deux possibilités qui s’offraient à moi. Faire demi-tour et me trouver nez à nez avec les deux apprentis assassins ou bien rentrer dans un immeuble, à mes risques et périls dans l’espoir de les semer ainsi et ressortir avant eux. Je m’arrêtai, appuyant doucement mon épaule contre le tronc. Ils ne pouvaient pas m’attaquer en plein milieu de cette aire de jeux pour enfants, bien qu’elle soit vide. N’importe qui pouvait nous observer depuis sa fenêtre et il serait bien regrettable de commettre l’erreur d’un débutant : oublier qu’il peut toujours y avoir des témoins gênants. J’eus une brève pensée pour Wendy, qui pour sa part était loin d’être encombrante puis je jetai mon mégot par terre, déclarant silencieusement l’ouverture des jeux. Messieurs à vous l’honneur. Je m’avançai dans leur direction sous leur regard dubitatif. Croient-ils sincèrement que je vais me livrer en bête effrayé qui se précipite dans les mâchoires d’acier du piège ? Oh non. Pas déjà…L’un des deux eut un léger mouvement en direction de sa hanche et je compris que lui seul semblait véritablement comprendre mon intention et se méfier. Je retirai mon manteau, le laissant tomber au sol sans m’arrêter. Une bourrasque plaqua ma chemise contre la peau, apportant une fine brumisation à mon visage. Mes deux chasseurs, déstabilisés par la violent du vent, eurent pour première réaction de maintenir leurs manteau serrés contre eux et ce fut cet instant précis que je choisis pour courir. Le sol meuble du sentier ne m’entrava guère et j’entendis à peine l’un des deux hommes aboyer un ordre à l’autre. Mes foulées s’allongeaient avec aisance et par je ne sais quelle chance six des premières balles vinrent se perdre ou bien se loger dans des troncs, m’évitant généreusement mais la septièmement traversa l’épaule, me faisant trébucher alors qu’un cri rauque s’échappa de ma gorge. Je restai à genoux un instant, pressant ma main contre mon épaule meurtrie avant de me forcer à me relever, conscient qu’il suffisait d’un rien pour que deux débiles m’abattent. Lorsque nous rejoignîmes les rues, sans baisser l’allure, les gens s’écartaient en criant, horrifiés à la vue de ma chemise blanche qui s’imbibait de sang. Je m’enfonçai dans une ruelle étroite et m’effondrais au sol, sachant que le repos était de mise. Puis ce fut noir, le néant total. Lorsque je repris conscience, je titubais dans une rue bien différente de celle dans laquelle je m’étais laissé tomber et j’avançais machinalement, le corps meurtri. J’étais en vie. Comment pouvais-je l’être. Mon épaule n’était plus qu’un horrible feu qui me lacérait à chaque mouvement, même infime. Du sang souillait mes mains, sans que je sache s’il s’agissait du mien ou non et une large tâche naissait sur mon jean, au niveau du genou, rouge à l’instar de la moitié de ma chemise. Mon corps répondait avec difficulté à mes exigences et chaque pas de plus me coûtait terriblement cher. Je levai péniblement les yeux, reconnaissant Kensington.
Wendy.
Je jetai un bref coup d’œil en arrière et fut inquiet de voir que j’étais seul. Ou bien les gens avaient eu peur, ou bien les deux sbires faisaient le ménage et gardaient ma trace. Il me fallut moins de cinq minutes pour retrouver où elle habitait et pour une fois, j’acceptai l’idée de rechercher de l’aide. La porte n’étant pas fermé à clef me facilita la tâche et j’eus à peine le temps de l’appeler une voix d’une voix brisé avant de me laisser tomber à genoux une nouvelle fois, serrant dans ma main mon épaule douloureuse, la tête basse, engourdi de souffrance.
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Wendy J. Petter
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MessageSujet: Re: Pas d’arme. Pas de haine. Pas de violence. Pas d’arme. Pas de haine. Pas de violence. EmptyLun 19 Avr - 1:15

Sortir ou ne pas sortir, telle est la question. J’avais hésité longuement sur la réponse, passant un temps fou dans ma garde robe. Chemise ou robe, talons ou ballerines, short ou jupe, attaché ou détaché... Une multitude de dilemmes semblables s’enchaînaient dans ma tête, et après plus de deux heures de délibérations à peser le pour et le contre je finissais par arrêter mon choix. Je ne sortirai pas. Je n’en avais tout simplement pas envie, sachant pertinemment que j’allais passer une soirée à mourir d’ennuie. Il n’y en avait qu’un pour m’amuser, et je ne pouvais pas le faire venir sur commande. J’enfilai donc une simple nuisette, afin de ne pas avoir à me changer ensuite pour aller me coucher. Je peux faire preuve d’un flegme impressionnant par moment, et ce soir je n’étais vraiment pas décidée à bouger. Je descendis dans le salon, avec l’intention de regarder un film. Cela faisait une éternité que je n’avais pas allumé l’écran plasma gigantesque qui ornait le mur centrale de la pièce, comme un tableau d’une valeur inestimable. Mes parents l’avaient acheté pour montrer qu’ils « pensaient » à moi. Regarde chérie, n’est-ce pas là une magnifique télévision ? Comme ça tu ne t’ennuieras pas quand nous serons en voyage d’affaire. Le Dieu Téléviseur est à tes côtés pour veiller sur toi ! Quelle délicate attention, n’est-il pas ? Peu après, j’avais profité de leur présence pour emprunter discrètement leur carte bleue et renflouer la cave de la maison des meilleurs alcools que j’avais pu trouver, parcourant tout les grands magasins de la ville. L’art de dépenser quelques milliers en quelques heures. Le Dieu Alcool m’a toujours été d’une utilité infiniment supérieur pour passer le temps. Mais ce soir là, la bouteille ne me tentait pas plus que ça, et l’écran allait enfin pouvoir faire ses preuves. Je parcourais la bibliothèque de DVD, car de bibliothèque il est question. Un pan de mur entier était recouvert de boîte, du sol au plafond, d’une extrémité à l’autre. Comme je ne comptais pas passer la majeure partie de ma soirée à lire consciencieusement chacun des titres, je survolai l’ensemble, espérant que l’un d’eux attirerait mon attention. Ce qui arriva. Mes yeux tombèrent sur un titre qui m’inspirait. V For Vendetta. Oui, je l’avais déjà vu, mais j’aimais ce film, et cela ne me dérangeait pas de le revoir une nouvelle fois. Je m’emparai de la boîte, et glissai le DVD dans le lecteur, allumant pour la première fois l’écran plat.
Pendant que le film avançait – c’est fou ce que les images peuvent être sublime sur un engin pareil ! – une idée me traversa l’esprit. Après avoir sauvé Evey, V se retrouve dans une situation délicate. Elle peut le livrer aux autorités, mettre fin à son action en révélant l’endroit où il se cache. Et il ne veut pas la tuer, étant attaché à elle. Alors il en fait son élève, et lui apprend ce qu’il sait pour qu’elle puisse l’aider à accomplir son désir de vengeance. Et si... j’avais du mal à m’imaginer une chose pareille, mais si Zéphyr avait eu la même idée ? Il ne m’avait pas tué, loin de là, alors qu’il avait eu toute une nuit entière pour le faire. Si, pour garder un minimum de contrôle sur moi tout en me laissant en vie, il décidait de faire de moi son... apprentie ? Certes, l’idée de tuer des gens ne m’enchantait pas plus que ça. En revanche, cela impliquait que nos rencontres seraient un peu plus fréquentes, et ce point m’allait plutôt bien. Je commençais à m’habituer à passer la nuit avec lui, après tout, nous nous étions déjà vus trois fois, une de plus ou une de moins n’allait pas changer grand-chose entre nous. Je fus arrêtée dans mes réflexions par le bouquet final, l’explosion tant attendu par V qui n’est plus là pour la contempler. Spectaculaire sur ce téléviseur, j’avais sous estimé ses capacités de distractions. Je patientais quelques minutes, attendant la fin du générique. Mon flegme légendaire avait décidé de pointer le bout de son nez. Une fois la musique terminé, un message sur l’écran me demanda de sortir le disque, ce que je fis quelques minutes plus tard, quittant enfin le canapé. Je posai la boîte sur la table basse, n’ayant pas le courage de parcourir toutes les étagères afin de retrouver sa place. La femme de ménage s’en occuperait surement pendant que je dormirais le lendemain matin. Je rejoignis ma chambre, m’installant confortablement dans mes draps, la tête bien callée dans mon oreiller, où mon odeur reposait. Je me souvenais vaguement du premier matin chez Zéphyr. C’était son parfum sur les draps qui m’avait ramené à la réalité. Je sombrai lentement dans le sommeil, passant pour la première fois depuis longtemps une nuit sans alcool.

J’émergeai doucement, jetant un œil au réveil. 4h00. Qu’est-ce qui avait pu faire du bruit dans l’entrée ? Je fus frappée par un élan désespéré de ma mémoire. La porte. J’avais oublié de mettre le verrou. Je me levai précipitamment, encore dans le gaz, et enfilai rapidement une robe de chambre. Je me saisis de la batte de baseball que mon père avait planqué sous mon lit, et descendis les marche le plus discrètement possible. Qui que ce fut, il allait passer un sale quart d’heure, on ne cambriolait pas ma demeure sans dommage collatéraux. J’arrivai discrètement dans l’entrée, la batte levé au dessus de ma tête. Ce que je vis me coupa net dans mon élan. Zéphyr, à genoux, ensanglanté des pieds à la tête. Qu’est-ce qu’il foutait là ? Je restais quelques secondes à le regarder, abasourdie, avant de me ressaisir. Je n’allais pas le laisser planter au milieu de l’entrée alors qu’il avait besoin de soin. Je lâchai la batte, qui tomba bruyamment sur le carrelage, et me précipitait sur lui, passant un bras autour de sa taille, l’obligeant à passer le mien sur mes épaules. Je l’aidai du mieux que je pus à se relever, ce qui n’était pas chose facile. Le muscle, ça pèse lourd. Le plus dur fut de grimper les escaliers. Pourquoi cette fichue salle de bain se trouvait à l’étage ? Je manquai plusieurs fois de le trébucher, me retenant de justesse à la rambarde, essayant de limiter un maximum les chocs qu’il pouvait ressentir. Pourquoi ces escaliers étaient-ils si long ? J’arrivai enfin, après un temps qui me parut interminable, en haut des marches, et je l’emmenai dans ma salle de bain. Oui, pas de salle de bain commune chez les Petter, une par chambre. Je l’aidai à retirer sa chemise et son jean, puis le fit s’asseoir dans la baignoire, faisant couler de l’eau froide. Pas seulement parce qu’il ne supportait pas l’eau chaude, mais plutôt parce que c’est le meilleur remède contre le sang. Je laissai l’eau coulé, m’emparant de ses vêtements gisant au sol.

« Surtout reste tranquille, ne bouge pas, je reviens tout de suite. »

Cette remarque me parut plus qu’inutile, dans son état il ne pouvait pas aller bien loin. Mais je m’étais sentie obligée de prononcer ces quelques mots, ne serait-ce que pour combler le silence qui régnait, et pour lui faire comprendre que je revenais le plus vite possible. J’allais dans la chambre de mes parents, et fis couler un bain froid ici aussi, y plongeant ses vêtements. Il fallait s’y attaquer tout de suite pour que le sang parte rapidement et ne laisse pas de trace. Je revenais d’un pas précipité dans ma salle de bain, où il reposait à moitié inconscient dans la baignoire. Une foule de question s’abattit sur moi. Qu’est-ce qu’il lui était arrivé ? Les blessures étaient elles profondes, graves ? Et si je devais l’emmener à l’hôpital ? Non, comment expliquer un tel bain de sang sans se faire arrêter ? Mais par-dessus tout, une question en particulier me taraudait l’esprit. Comment savait-il où j’habitais ? Il m’avait suivie ? D’un bref mouvement de tête je chassai ces questions importunes. Il fallait que je m’occupe de lui, c’était prioritaire vu son état critique. Les questions viendraient plus tard. Je m’emparai d’un gant et de savon, entreprenant de nettoyer les plaies. Son corps était couvert de sang à moitié séché. Combien de temps lui avait il fallu pour rejoindre ma villa après s’être fait... tabasser ? tirer dessus ? Je ne savais pas, un peu des deux sûrement. La blessure à l’épaule semblait être le fruit d’une balle, bien que je n’en trouvai aucune trace, tandis que le genou semblait... tailladé, déchiqueté, je n’arrivais pas à déterminer la cause d’un carnage pareil. J’avais été bien illuminé ce soir là, j’étais bien contente de n’avoir pas bu une goûte d’alcool. Son état m’inquiétait. Il était si pâle, si faible. Il avait du perdre une bonne quantité de sang, et celui-ci n’arrêtait pas de couler, tintant l’eau d’une couleur rosée. Il allait falloir que je bande rapidement ses blessures une fois les plaies nettoyé. J’étais reconnaissante envers mon père, qui m’avait forcé à faire un stage chez des infirmières. Cela remontait certes à une époque lointaine, mais il me restait quand même quelques souvenirs, qui me seraient bien utile en cette soirée.

« Mais bon sang, qu’est-ce que t’as foutu ? » maugréais-je plus pour moi-même que dans l’attente d’une réponse, la question m’ayant échappé.



HS ; 1557... Oui, j'étais bien inspirée ce soir ! xD
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Zéphyr O. Mitchell
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MessageSujet: Re: Pas d’arme. Pas de haine. Pas de violence. Pas d’arme. Pas de haine. Pas de violence. EmptyMar 20 Avr - 11:09

La batte de baseball heurta le carrelage en grand fracas sans pour autant m’arracher le moindre sursaut. Je l’avais vu, je l’avais entendu, mais comme un spectateur entend au loin un intermittent du spectacle. Je me laissai faire, ne prenant pas réellement conscience de la suite des évènements. Elle me demanda l’effort de me relever avec son aide et l’espace d’une seconde je n’eus pas la force de bouger ne serait-ce que d’un centimètre puis plus par pitié et par reconnaissance pour elle que par inquiétude de mon état de santé je me suis poussé à fournir cet effort, la laissant me guider où bon lui semblait. Je fus légèrement étonné de me retrouver dans la salle de bain, ne tentant même pas de mémoriser le chemin. Après tout les salles de bain me sont devenues plus communes qu’à quiconque. Je me glissai dans l’eau froide non sans plaisir bien que la plupart de mes sens ne répondaient plus. Ses paroles me parvenaient mais je n’en déchiffrai pas le sens, regardant simplement ses lèvres bouger sans ciller. A présent parfaitement détendu, j’appuyai ma tête contre le rebord de la baignoire, glissant tantôt dans l’inconscience, tantôt dans la réalité. J’entrouvris à peine les yeux lorsqu’elle s’attela à la tâche folle de nettoyer mes plaies avec de l’eau savonneuse puis secouai mollement la tête pour me remettre les rares idées qui me restaient en place. J’observai la pièce, distant puis l’eau, fasciné par les voluptés carmins qui se dissolvaient pour ne laisser qu’une eau rosâtre. J’entrepris d’observer avec attention son visage, perdu dans la contemplation de ce que je pouvais y lire. Je finis par poser ma main sur la sienne pour la stopper un instant, les yeux de nouveau mi-clos.

« Je ne suis pas de la médecine classique mais…de l’alcool…fort et de la glace. Radical… » soufflais-je avant de retomber dans l’observation silencieuse de l’eau.

Lorsque j’en fus lassé, je fermai les yeux, savourant le calme qu’offrait la villa des Petter. J’avais pris un risque en venant ici mais cela avait payé et je pouvais me laisser aller à une décontraction parfaite sans même craindre quoique ce soit contrairement à elle. Je l’entendis parler, lointainement et rouvris les yeux en affichant un léger sourire moqueur.

« Je me suis promené… Sans arme, ni haine, ni violence »
ai-je murmuré en portant mon regard sur le plafond immaculé.

L’envie de parler, de lui parler plus précisément, me taraudait car j’aurai voulu pouvoir la calmer et lui assurer que ce n’était rien, que ce n’était ni la première fois, ni la dernière fois que je finissais à demi-conscient et semi-exsangue par terre mais chaque chose me pesait trop ; aussi bien ne pus-je que caler ma tête contre le rebord, laissant à nouveau mon esprit alterner entre deux mondes diamétralement opposés.
Au bout de quelques minutes je me redressai pour une énième fois, ne tenant pas véritablement immobile.
Chassez le naturel, il revient au galop.
Je tendis la main vers elle dans l’espoir d’effleurer sa joue mais mon épaule m’en empêcha, m’élançant d’un coup violent qui balaya en moi toutes envies de bouger. Un faible gémissement pitoyable m’échappa et je soupirai, renfrogné d’être limité par mon propre corps qui refusait de suivre mes caprices. Je gardais le silence, peu dérangé par ces grands espaces vides qui s’imposaient doucement dans ce qu’on pourrait appeler rapidement « conversation ». Pouvant réfléchir tout à mon saoul – et n’ayant que cela comme distraction – je tentai de remettre en place les images et surtout combler mon absence qui me sépare du moment où je suis seul dans la rue, et cela où je reprends conscience des évènements mais couvert d’un sang dont je ne suis même pas certain qu’il m’appartienne. Un léger frisson parcourut mon échine à l’idée que je sois maintenant capable de commettre des meurtres sans même en garder en mémoire une seule trace, et tout ça en étant à geint. De l’alcool. Mon regard se porta de nouveau sur Wendy à cet enchaînement de pensées et pendant une fraction de seconde je lui fus reconnaissant de ne pas avoir bu ce soir ni même d’être sortie.

Les situations les plus critiques ne me faisant pas perdre totalement le nord, je profitai de mon état qui s’améliorait pour me montrer fidèle à moi-même et mon tempérament si désagréable.

« Tu as peur de la mort Wend ? Ou de tout ce sang… ? »


Je soufflai doucement, lentement vivifié par l’eau froide et ses soins. Je mourrais littéralement de faim et de soif et n’en disais pas un mot pour autant. Je savais que les blessures me seraient douloureuses pour encore plusieurs jours et ce n’était pour autant pas ce détail qui allait m’empêcher de me jeter à nouveau dans les ennuis. Dès l’instant où je suis capable de tenir sur mes deux jambes et de tenir une arme droit devant moi sans dévier, je repars vaquer à mes occupations sans me soucier des plaintes de mes muscles meurtris. La mort et moi vivons dans le même appartement, prenons les mêmes bus, les mêmes taxis et nous nous retrouvons toujours aux mêmes endroits chez les mêmes gens. Je la côtoie avec grande indifférence, sans vénération ni peur, certain qu’un jour quelqu’un aura raison de ma peau. C’est cette indifférence parfaitement lisse qui me laisse imperméable à l’atrocité des crimes ou à la peur que peut faire naître la vue d’une arme pointer sur le crâne. Peu de situation évoque en moi un accès de peur ou de panique. Seule Wendy m’échappe et pourrait mettre à sac cette témérité. Je crains trop de choses pour elle alors que je devrais m’en foutre et c’est cette anomalie qui me pousse à ne pas l’abattre.

« Tu es dangereuse comme fille avec ta batte de baseball… »

Je la regardai en riant faiblement puis me tus, sachant que si je m’amusais à dilapider mon énergie en babillage, je risquerai de sombrer dans l’inconscience et que cette fois-ci Wendy ne pourrait rien pour moi. Je fis une légèrement grimace enfantine alors qu’une idée me traversa. Je portai mon regard au plafond pour ne pas à avoir à affronter le sien.

« Merci… »



HJ : ALLEZ DEBOUT NOW xD
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Wendy J. Petter
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MessageSujet: Re: Pas d’arme. Pas de haine. Pas de violence. Pas d’arme. Pas de haine. Pas de violence. EmptySam 24 Avr - 1:35

Je mettais toute mon énergie dans le nettoyage de ses plaies, si bien que j’eus un sursaut quand il posa sa main sur la mienne. Je n’étais pas tout à fait ancrée dans la réalité, plutôt secouée par sa venue. Alcool. Comment n’y avais-je pas pensé plus tôt ? Il avait raison, c’était beaucoup plus efficace que le simple savon dont je m’étais servi. Je hochai la tête de façon affirmative, quittant la pièce pour un court instant, me précipitant vers le frigo pour ramener des glaçons. Je dévalai les escaliers, m’arrêtant net lorsque mes yeux tombèrent sur la flaque de sang qui trônait dans le hall d’entrée. Merde, je l’avais oubliée celle là. Il fallait que je la nettoie avant que la femme de ménage ne fasse une crise cardiaque. Je ne voulais pas me retrouver avec une folle hystérique sur les bras, j’avais assez à faire avec Zéphyr. Je filai chercher une serviette, blanche évidemment, puisqu’il n’y a que ça dans cette maison, pour essuyer tout les traces pendant que j’y pensai, puis je la mis à tremper dans la baignoire parentale avec les vêtements. Je retournai ensuite prendre les glaçons, que j’apportai dans la salle de bain, où se trouvait déjà l’alcool à 90°, dans la boîte à pharmacie. J’en sortais des cotons que j’imbibai d’alcool, et un linge dans lequel je mis les glaçons pour stopper les hémorragies. Je me remis au travail, nettoyant plus efficacement ses blessures grâce à ses conseils. Malgré son état physique, il semblait calme, serein, alors que j’étais incapable de réfléchir correctement. Je me concentrai sur ma tâche, essayant tant bien que mal de me calmer, de me rassurer. Tout allait bien se passer, il n’y avait pas de raison. Il était en sécurité dans une villa pareille, rien ne pouvait lui arriver de pire que ce qu’il avait déjà subit. J’avais du mal à le croire, mais gardait mes réflexions pour moi. Comment avait-il pu se retrouver à moitié mort en se baladant simplement, sans armes ni haine ni violence ? C’était impossible, il avait bien dû faire une connerie, provoqué quelqu’un, ou je ne sais quoi encore. Je le vis du coin de l’œil esquisser un mouvement de son bras, mais il fut stopper net dans son geste par son épaule. Un nuage de douleur assombrit son visage.

« Arrête de t’agiter, tu vas empirer les choses. »

J’avais essayé de parler d’une voix ferme, mais n’avais réussi qu’à balbutier ces quelques mots, dans lesquels mon inquiétude devait être claire comme de l’eau de roche. J’évitais de croiser son regard, souhaitant garder le peu de sang froid qu’il me restait. Je l’obligeai à plier sa jambe, pour pouvoir atteindre son genou qui était vraiment dans un état effroyable. J’étais incapable de trouver la cause d’un tel carnage. Coup de couteau, balle perdue, ou encore mauvaise chute, tout était envisageable. Je tentai de ne pas appuyer trop fort sur la plaie, afin de lui éviter des désagréments supplémentaires. La peau partait en charpie, mais la vue du sang ne me gênait pas. Heureusement pour lui, car je n’aurais pas pu lui être d’une grande utilité si j’étais tombée dans les pommes dans l’entrée. Après en avoir fini avec le genou, je m’attaquai à l’épaule, où par chance aucune balle ne se logeait. Je ne sais pas comment je m’y serais prise pour la retirer, n’ayant jamais pratiqué ce genre de soins. L’espace d’une fraction de seconde, j’arrêtais mon geste, perturbée par ce qu’il venait de dire. Wend. Encore une fois, il l’avait appelé Wend. Wend par ci, Wend par là, qu’est qu’il avait à m’appeler Wend tout le temps ? Mes parents m’avaient appelée Wendy, à une lettre près il pouvait bien faire un effort, non ? Je ne l’appelai pas Zéph que je sache, une syllabe de plus n’allait pas faire une grande différence, pour lui comme pour moi. Je chassai toutes ces pensées négatives qui n’aidaient pas à la concentration d’un mouvement de tête, les mâchoires légèrement crispées, et me focalisais de nouveau sur sa blessure.

« Ce n’est pas le sang qui me fait peur... Je ne suis tout simplement pas... habituée à recevoir un homme à moitié mort chez moi. »

En fait, je n’étais pas habitué à recevoir un homme chez moi tout court. Mais ce qui me gênait le plus, c’est que sa présence ne me dérangeait pas plus que ça, justement. J’aurais dû ressentir de la colère en le voyant débarquer chez moi, j’aurais foutu n’importe quel autre type dehors, mourant ou pas, mais lui, non. Pas lui. J’étais incapable de le laisser dehors en pleine nuit à l’article de la mort, alors qu’il était venu chercher mon aide, alors qu’il avait veillé sur moi une nuit entière, qu’il s’était montré doux et attentif, qu’il m’avait laissé me blottir contre lui comme une enfant. Maintenant, c’était à mon tour de m’occuper de lui, je lu devais bien ça. Et je n’aurais pas été rassurée de le savoir je ne sais où dans cet état. Non, j’aurais été incapable de le laisser devant la porte. Tout comme j’étais incapable de lui refuser quoi que ce soit ce soir. Je crois qu’il pouvait bien me demander n’importe quoi, j’aurais tout accepté, étant plus préoccupée par sa santé qu’autre chose.
Sa remarque me fit esquisser un sourire, ce qui eut le don de me détendre quelques instants. Un léger rire s’échappa de mes lèvres quand il en fit de même. Au moins il riait, c’était déjà ça, son état n’était peut être pas si catastrophique que ça.

« Cadeau de mon père, il faut bien que je puisse me défendre contre les types qui rentrent chez moi à quatre heures du matin. »

Il eut un léger rictus, que j’interprétai comme un élancement de douleur, ce qui me fit perdre ma sérénité durement gagnée. Il se mit à fixer le plafond, ce qui m’inquiéta un peu plus. Je m’activai un peu plus, soucieuse de finir au plus vite pour qu’il puisse se reposer, lorsqu’il prononça un mot. Un seul et unique mot. Merci. C’était pour ça qu’il avait détourné le regard. Pourquoi me remerciait-il ? Il n’avait pas besoin de me remercier, c’était inutile. Je ne l’aurais pas laissé dehors, tout comme il ne m’avait pas laissée seule le soir du meurtre. Mes gestes se firent imprécis, je devenais maladroite, et pire que tout, je senti mon sang embraser mes joues. Mon Dieu, je rougissais, chose qui ne m’était pas arrivée depuis... une éternité. Je voulais lui asséner une remarque désobligeante, cassante, juste parce qu’il m’avait une fois de plus déstabilisée, qu’il m’avait mise dans une situation plus qu’embarrassante en un seul mot.

« De rien... »

C’est tout ce que je fus capable de dire, le regard fuyant. J’étais à peu près sûre qu’il avait eu autant de mal que moi à prononcer ce mot, je ne pouvais donc pas considérer ça comme une énième tentative de sa part de m’embarrasser, mais plutôt comme une concession de sa part. J’avais eu mes moments de faiblesses, il avait également les siens. Nous n’aurions pas dû nous revoir, mais il était impossible de faire autrement maintenant, et nous cédions tout deux de plus en plus de terrain. Il fallait que je me fasses à cette idée, car j’allais obligatoirement le revoir, et ce régulièrement, surtout si l’idée que j’avais eu en début de soirée se révélait exact.
J’en avais finis avec ses blessures, je vidai donc l’eau de la baignoire, l’aidant à sortir pour pouvoir bander ses blessures. Je sortis une nouvelle serviette blanche que je passai délicatement sur ses épaules, veillant à ne pas frotter ses blessures pour ne pas aggraver les hémorragies. Puis j’entrepris de bander toutes ses plaies, si bien qu’il se retrouva avec des bandages sur la quasi-totalité de son torse, tant il était amoché. Après en avoir fini avec son genou, je le relevai une fois de plus, passant un bras autour de sa taille, me demandant où j’allai pouvoir le coucher pour la nuit. Je jugeai que ma chambre était encore l’endroit le plus approprié, puisque c’était le seul endroit que la femme de ménage ne visitait pas en ma présence. Je l’allongeai dans mon lit, relevant les draps sur son corps endolori, avant de quitter la pièce quelques instants pour remettre de l’ordre dans la maison. J’allais récupérer le linge qui trempait dans la baignoire de mes parents, le transportant dans ma salle de bain après avoir vidé l’eau et rincé les dernières traces de sang. Puis j’allais m’asseoir dans le fauteuil à côté de mon lit, cherchant un quelconque détail que j’aurais omis. Comme rien ne me venait à l’esprit, je m’autorisai enfin un instant de détente, fermant les yeux pour me vider l’esprit. Quand je les rouvris, je me tombai sur ses iris bleus, dans lesquels j’avais pris l’habitude de me plonger, ce qui acheva de m’apaiser. Je posai mon coude sur l’accoudoir, laissant ma tête reposer dans ma main. Je comptai bien rester là jusqu’à ce qu’il s’endorme, pour m’assurer qu’il resterait tranquille. Agiter comme il était, rien n’était moins sur...

« Dors maintenant, personne viendra te chercher ici. »
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Zéphyr O. Mitchell
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Et sinon ?
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Pas d’arme. Pas de haine. Pas de violence. Vide
MessageSujet: Re: Pas d’arme. Pas de haine. Pas de violence. Pas d’arme. Pas de haine. Pas de violence. EmptyMar 27 Avr - 22:05

Sa réaction me déstabilisa bien plus qu’autre chose et moi qui attendais une remarque salée, fus accueilli par une simple formule de politesse plus déstabilisante qu’autre chose. Mal à l’aise, je baissai légèrement les yeux et entraperçu sa gêne toute aussi grande que la mienne. Un violent frisson parcourut mon échine alors que mon regard se troublait, laissant le silence peser entre nous deux. J’interrompis sa main durant un laps de temps très court, serrant à peine ses doigts dans ma paume avant de lui rendre sa liberté, détournant à nouveau la tête, sachant qu’il devenait plus que nécessaire que quelque chose abatte cette ambiance proprement horrible. Je me laissai aller, somnolant dans l’eau froide qui m’apportait plus de bien qu’il n’était envisageable mais rapidement elle m’obligea doucement à me redresser alors que la baignoire se vidait. Je fis un effort pour l’aider à m’en sortir, à contre cœur, ne soufflant pas un mot. Mon poids m’était tout aussi insupportable qu’il devait l’être pour elle. Je la laissai faire ses bandages, dérangé à l’idée de devoir recevoir autant de soin, surtout que je n’avais guère l’habitude d’avoir une infirmière si appliquée. Je gardais les yeux mi-clos, serein et à nouveau dans mon élément, laissant de temps à autre ma tête s’appuyer contre elle si la possibilité se présentait. Elle voulut m’aider à nouveau à me relever mais j’eus une légère faiblesse, basculant brutalement mon poids sur elle l’espace de quelques secondes avant de retrouver mon aplomb, peu inquiet de mon état pourvu qu’elle fût là. Je grognai vaguement, dérangé à l’idée d’avoir pu lui faire mal puis la suivait docilement. Je m’allongeai, de nouveau les muscles raides, révulsé à l’idée de dormir à son lit, de souiller ses draps et pire encore, d’être certain que je parviendrai à merveille à me reposer là, sachant que je lui cède progressivement une confiance sans égal. L’obscurité me fit le plus grand bien et je fus rapidement abstrait de toute douleur physique, embaumé par cette fragrance qui m’était plus que familière. J’attendais patiemment son regard, les yeux fermés, parvenant presque à me détendre progressivement et lentement. Sa présence fut de nouveau source d’apaisement et j’entrepris de l’observer, le regard brumeux, comme perdu dans mes propres réflexions. Sa remarque me fit sourire et je tendis ma main valide vers elle, espérant qu’elle comprendrait d’un simple regard suppliant que j’attendais qu’elle me rejoigne plutôt que de se contenter de me veiller autoritaire, chose qui avait le don de me rendre nerveux voir même agressif. L’aide des autres m’insupporte et le sentiment de maternité qui se dégage de toute femme portant soin me dégoûte bien plus qu’autre chose. Un différent m’oppose à ma mère depuis des années et ce sentiment protecteur je ne le tolère que venant de mon jeune frère que je juge durement comme « trop gentil pour comprendre ce qu’on lui dit ». J’insistais, gardant la main tendue, même si pour cela je devais attendre encore plusieurs minutes, mettant mes muscles à l’épreuve après une soirée si éprouvante.

Lorsqu’elle daigna à me rejoindre, je vins me caler contre elle, silencieux et frissonnant au contact de la légère chaleur qui perçait ses vêtements, ayant de mon côté gardé une température froide de l’eau. Je soupirai profondément, sachant qu’elle avait raison sur le fait que je ne pourrais en aucun cas avoir d’ennuis ici avec des gens que je connaissais, car personne ne viendrait là.

« Tu as fais une connerie le jour où tu as tout fais pour que je daigne à te remarquer et te payer un verre.. » lui fis-je remarqué en esquissant un sourire discret, les yeux mi-clos.

Mon cerveau refusa d’exhausser mes lubies, m’abandonnant lâchement si bien que je me souviens avoir à peine continué à discuter mais je ne saurai pas me souvenir d’un seul mot, sachant simplement que j’avais progressivement glissé vers le sommeil et avoir apprécié, dans un souvenir chimérique, de sentir ses doigts glisser dans mes cheveux.
Un violent sursaut me réveilla durant la nuit alors que j’étais en nage et durant une fraction de seconde, mon angoisse atteignit son paroxysme alors que je ne connaissais pas les lieux. Je distinguais à grande peine quelqu’un d’assoupi à mes côtés ce qui ne fit qu’accroître mon rythme cardiaque. Je sentais le sang battre dans mes veines avec violence et une douce chaleur anormalement se répandit lentement à mes épaules. J’eus vite fait de comprendre qu’il s’agissait en vérité de la blessure dont je souffrais et tout me revint lentement par fragments, soulageant mon esprit d’une éventuelle erreur venant de moi.

« Wendy ? »

J’entendis ma propre voix se briser en quelques éclats, m’empêchant ainsi toute parole inutile qui pourrait l’éveiller. Je me recouchai délicatement pour ne pas la déranger et revins prendre ma place blotti contre elle, la tête calée dans le creux de son épaule, inspirant une nouvelle bouffée de drogue. La douleur amenuisait mes moyens et mieux, endormait toute vigilance et instinct de survie, me laissant aussi inoffensif et faible qu’un jeune enfant. Je tréssailli doucement à cette pensée, la trouvant glaçante puis m’appliquai à me concentrer sur la respiration de Wendy, cherchant douloureusement une source de réconfort ou d’autre chose. Une étrange sentiment me laissant un arrière goût plus que désagréable en bouche et perdu, chose que je ne connaissais pas ou du moins, si je l’avais déjà éprouvé, j’avais tout fais pour rester seul durant ces moments effrayants qui me faisaient perdre la totalité de mes moyens. Etouffé par ma propre angoisse de ne plus savoir où j’en étais, je me suis forcé à me relever, bien que je commençai à manquer cruellement de force. A peine fus-je debout que mon genou m’élança et tout sembla dérapé durant une seconde, me laissant en grand désarroi puis tout redevint normal ou presque. Je cherchai en vain mon jean d’un regard dans la pièce puis quittai sa chambre, jugeant que je ne risquai pas d’avoir froid dans une telle villa. Les escaliers me parurent dangereux et pourtant je trouvai encore une lueur d’amusement dans n’importe quel geste fou. La dernière marche fut celle de trop et je manquai de chuter à nouveau mais par je ne sais quel miracle je parvins à me rattraper et entreprendre de visiter à peine les quelques pièces qui s’offraient à moi avant que je puisse plus faire un geste sans endurer d’une profonde fatigue. Je m’assis doucement à même le sol avant de maudire mes envies de liberté et de mouvement, me coucher sur le dos alors que le carrelage froid me glaçait le sang.
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